Jean-Noël Orengo signe un premier roman polyphonique TN
Pas Cher de près de 800 pages au cœur de la capitale mondiale de la prostitution en Thaïlande.
C'est le vrai choc de la rentrée française. Inutile de barguigner: La Fleur du capital, le coup d'essai de Jean-Noël Orengo, est un coup de maître. Un coup sur la tête aussi. Impossible de sortir intacte de cette lecture au long cours. 768 pages découpées en cinq rideaux, cinq actes pour cinq voix, celles de quatre hommes et d'une femme. Une profusion de mots, d'images, de sons, d'odeurs, de couleurs pour dire Pattaya, temple du vice, des plaisirs tarifés où se retrouvent touristes et «Occidentés de la route» pour reprendre la formule de l'auteur, qui en a plus d'une dans sa besace.
Le roman est celui d'un choc entre deux continents. Un Occident déboussolé, défait, décadent, écrasé par la crise, déprimé, frustré, sans illusions, et un Orient patient, accueillant, ensorcelant, Sac a main champ de tous les possibles, à l'image de la cité balnéaire située à cent cinquante kilomètres au sud-est de Bangkok. Une ville petite et laide où circulent quelques 100.000 prostituées. Un bordel à ciel ouvert héritage de la présence militaire américaine qui accueille toutes les nationalités, les religions, les couleurs, les physiques, pourvu que les «farangs» puissent payer et payer encore. Pattaya est une drogue. Ses accros sont légion.
Le romancier donne la parole à quatre d'entre eux. Comme tous les initiés, ils s'expriment sous pseudo. Il y a Marly, qui a fini par craquer pour Porn, «ladyboy» ou transsexuel à la beauté diabolique. Il y a Kurtz, le violent, le sadique qui pratique la «lutte des passes» comme d'autres la lutte des classes. Il y a Harun, le garçon de Nike
Requin banlieue qui se rêve architecte et vend des studios aux gogos européens. Il y a Scribe, l'écrivain dont le.
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