mercredi 21 janvier 2015

«Le service civique comme facteur d'intégration est un grand fantasme !»

Olivier Roy, politologue et spécialiste de l'islam, Nike Requin assure que le «service civique ne joue absolument pas le rôle intégrateur joué par l'armée».
Le service civique peut-il être un facteur d'intégration?
C'est un grand fantasme! Il existe aujourd'hui une confusion autour de ce service civique, comme si l'on pensait pouvoir inculquer, par ce biais, des valeurs citoyennes à de «jeunes paumés»… Il y a là un côté paternaliste, dans le mauvais sens du terme. Quant à le rendre obligatoire, cela me semble totalement contre-productif.
En réalité, le service civique ne joue absolument pas le rôle intégrateur joué par l'armée. Les jeunes se retrouvent dans leur milieu d'origine. C'est loin d'être l'armée en «soft», comme beaucoup aiment à se le représenter.
En quoi l'armée a-t-elle réussi l'intégration de l'islam?
L'armée est la seule institution TN Requin française qui prenne en compte la religion. L'univers pénitentiaire tente aujourd'hui de le faire, mais les directeurs de prison ne sont pas vraiment à l'aise avec le sujet. Dans l'armée, puisque le soldat peut par définition mourir dans l'exercice de son métier, la laïcité idéologique n'a jamais cherché à éradiquer le rapport au sacré.
Les religions sont placées sur un pied d'égalité. Qui sait aujourd'hui que l'armée organise un pèlerinage à Lourdes, mais aussi à La Mecque? De manière très pragmatique, l'institution recrute depuis une dizaine d'années des aumôniers militaires musulmans, aux côtés des catholiques et des israélites. On en compte aujourd'hui une quarantaine. Nike TN Cette décision a fait suite aux émeutes urbaines de 2005 dans les banlieues et au spectre d'un «basculement». Les musulmans représentent 10 % à 15 % des soldats français.

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